Le dernier Conseil communautaire qui s’est tenu à Wissous, mercredi 13 décembre, a été le plus inédit depuis longtemps. Déjà, deux nouveaux conseillers faisaient leur entrée : Daniel Giromella et Jean-François Homassel remplaçaient Françoise Colmez et André Aubry après leur démission. Cette entrée a été l’occasion d’une première passe d’armes puisque Daniel Giromella s’est attiré les foudres du Président Siffredi. Il rendait hommage à ses deux prédécesseurs « représentants des plus défavorisés »…le président de l’Agglo lui rappelant que les élus représentaient tout le monde…même si ils faisaient peu de voix. Ambiance.
Assez vite, après ce conseil communautaire a révélé (ce qu’on savait déjà) que la majorité communautaire est très divisée. Une question de Pascale Quivy-Rachid (conseillère communautaire de Sceaux) permit de montrer cela : elle constata des différences inexpliquées entre deux tableaux sur les dotations aux communes. La tentative maladroite de justification de la part du responsable des services financiers a agacé le vice président Philippe Laurent, maire de Sceaux, par ailleurs président de la commission des finances de l’association des maires de France. Celui-ci a contesté les chiffres, qui défavorisaient sa ville, et n’a pas voté la délibération. La cohésion de l’exécutif communautaire subissait son premier assaut et la sincérité des comptes un coup ennuyeux.
Ensuite, les représentants du Plessis-Robinson ont insisté sur leur opposition à l’intercommunalité, rappelé leur souhait de partir de l’’Agglomération dès que la loi le permettrait et profité pour faire la réclame du prochain « livre noir de l’Intercommunalité » rédigé par leur député-maire. Ils se sont abstenus sur toutes les délibérations de transferts de compétence : école de musique, espace naturel, incendie, création d’un dépôt technique communautaire. Ils votent en revanche tout ce qui apporte un plus pour le Plessis Robinson. Cette attitude rappelle celle de la Grande Bretagne dans l’Union Européeene. « I want my money back » disait Margaret Thatcher, et c’est exactement ce que dit le Plessis. On est loin donc de la « communauté de destin » pronée à la création de la CAHB.…
Deux autres communes ont une attitude encore moins claire : celle de Wissous, avec son maire qui fustige la loi sur l’intercommunalité « loi de gauche », ce qui lui valut une remarque du Président de l’Agglo obligé de rappeler qu’il n’y avait que des lois de la République. Le maire de Wissous fit un discours pour expliquer qu’il avait voulu partir, q’il avait fait un recours, mais que maintenant il trouvait ça bien la CAHB. Incompréhensible et absurde…..L’attitude du maire de Bourg la Reine est plus pathétique. Effrayé par la volonté de l’UMP de faire main basse sur sa ville, il fait profil bas et tente d’être le bon élève…
La discorde a donc été complète sur les écoles de musique. Le maire de Sceaux, pourtant rapporteur, s’est désolidarisé de ce transfert de compétence qui ne concerne que trois des villes de la communauté (Châtenay-Malabry, Verrières-le-Buisson et Wissous). Le conservatoire d’Antony, comme les écoles nationales de musique de Sceaux et Bourg-la-Reine, resteront dans le giron municipal car, a-t-il défendu, ce transfert méritait d’être mieux préparer et ne présentait aucune urgence. Jean-François Homassel a critiqué cette absence de cohérence et dénoncé « la double peine » infligée aux Antoniens, Réginaburgiens et Scéens qui paieront deux fois avec leurs impôts, une fois pour les écoles communautaires et une autre pour leur école municipale. En outre, l’harmonisation des tarifs, pourtant préconisée dans un document de travail, est reportée sine die. C’est en effet une intercommunalité à deux vitesses qui s’instaurent alors que la force de la CAHB , c’est de transférer avec le consensus de toutes les villes. Oui, mais comme nous l’avons fait remarqué, la CAHB veut engranger les compétences mêmes si il n’y a pas de cohérence afin d’augmenter son coefficient d’intégration fiscale. Nous envisageons de déférer cette délibération qui crée des inégalités de traitement inacceptable.
Le troisième accroc dans la majorité communautaire est venu du Paladin. Le Conseil devait délibérer sur un avenant portant sur la modification du tracé des lignes, le changement des bus et diverses mesures financières. Devant les critiques des membres de l’opposition, ce sont les élus du Plessis qui leur ont de nouveau emboîté le pas et reproché la précipitation du débat et l’impossibilité de travailler sereinement. Georges Siffredi, le président de l’Agglomération, a motivé cette urgence par un calendrier serré pour obtenir des subventions. Il a reconnu au passage, que l’exploitation actuelle du Paladin n’était pas satisfaisante et qu’elle dépassait le cadre financier alloué. Il escomptait, après un avis favorable du STIF, apporter plus de cohérence au réseau et revenir au montant prévu. En revanche, il ne répond à aucune question de l’opposition, notamment sur les éventuelles concurrences entre les lignes RATP et les lignes Paladin. Pour Antony, la bonne nouvelle est le changement de tracé de la ligne 12 qui ne polluera plus la zone résidentielle près du quartier Lafontaine.
C’est donc bien d’un « problème de gouvernance », pour reprendre les propos de M. Blot, élu du Plessis-Robinson, que souffre cette agglomération : désaccord entre les maires, incohérence dans les transferts de compétence, désir de partir, absence de projet fédérateur.
Concernant notre ville, le conseil communautaire devait se prononcer sur le PLU d’Antony. Le rapport qui a été lu était un panégyrique du PLU municipal. Jean François Homassel a rééquilibré les choses en rappelant que le rapport donnait une vision idyllique et fausse.
Fausse car le rapport de la CAHB disait que les quartiers pavillonnaires sont préservés, ce qui est faux puisque la ville veut les amputer à la Croix de Berny (gare routière), au centre (rue Péri et Brossolette) et au sud (Fontaine Michalon). Il affirmait aussi un effort pour les circulations douces alors qu’il ya ZERO zones 30 à Antony et des pistes cyclables soit incongrues soit inutiles (l’allée cyclable du Parc heller !). En outre, la CAHB ne reprend même pas les observations qu’elle a faites soit dans sa contribution au SDRIF comme l’importance du pôle de la Grenouillère, la création d’une station sur l’Orlyval ou l’augmentation des logements pour les personnes âgées et les handicapées..
Pour toute réponse à cette intervention, le président de l’Agglo s’essaya (plutôt mal) à une polémique sur les divisions de la gauche plurielle, demandant ensuite à l’opposition ne polémique pas….Sur la forme d’ailleurs ces conseils sont peu démocratiques, la majorité s’étonnant fréquemment que l’opposition ait des questions et souhaitant corseter nos interventions….
Pas de quoi pavoiser. Le site de la CAHB présente toujours André Aubry et Françoise Colmez comme conseillers communautaires pour Antony.
Rédigé par : reporter barbu | 08 janvier 2007 à 23:28