Un conseil calme à agité
La ville d’Antony recevait mercredi 14 février le conseil d’agglomération dans sa nouvelle salle du conseil et avec la présence d’un nouvel élu de Châtenay-Malabry, Daniel Le Bris. Comme la semaine dernière lors de son premier conseil municipal, cette salle rénovée a montré ses limites ( sonorisation fluctuante, système vidéo insuffisant ) qui empêchent les citoyens de bien suivre les débats. C’était pourtant une séance importante puisque le point central portait sur les orientations budgétaires 2007, l’occasion d’annoncer les projets de l’agglomération.
Un débat d’orientation terne
De manière récurrente, les responsables de l’agglomération cantonnent ce débat à des généralités. Les trois axes sont identiques à ceux de l’année dernière : poursuivre les actions engagées, mettre en œuvre les compétences transférées et développer des actions nouvelles. Difficile de faire plus creux.
Il faut écouter (difficilement) avec attention pour deviner entre les mots les projets de l’année 2007 : adaptation du réseau PALADIN plus accès aux personnes à mobilité réduite, étude sur l’extension des zones industrielles de Wissous, soutien à la réhabilitation du parc de logement social, réflexions sur un « événementiel sportif », sur le plan local de l’habitat et sur le plan local de déplacement, pérennisation des théâtres et du cirque, poursuite de l’application de l’Agenda 21… Rien de bien nouveau, l’intention de construire une piscine couplée à une patinoire qui occupe les esprits de plusieurs conseillers n’est même pas citée.
Le débat est à l’image de la présentation, c'est à dire qu'il est une suite de monologues plus ou moins inspirés. D’un côté, Pascale QUIVY-RACHID, élue de Sceaux condamne le désengagement de l’État dans le financement des collectivités locales et pointe l’incohérence d’un budget en hausse grâce à des rentrées fiscales favorables mais sans projet de services nouveaux pour les citoyens car aucun transfert supplémentaire de compétence n’est annoncé pour cette année.
De l’autre, Jean François HOMASSEL demande que l’action de l’agglomération gagne en visibilité, en cohérence et en ambition. Il suggère que l’agglomération publie un périodique présentant ses principales réalisations et que son site Internet soit plus informatif qu’aujourd’hui. Il demande aussi que les transferts de compétences soit le fruit d’une réflexion commune et non le résultat d’un marchandage bancal comme le transfert partiel des écoles de musique qui laisse cohabiter des écoles sous la responsabilité de l’agglomération avec d’autres restant dans le giron municipal et qui induit une discrimination entre les habitants. Il propose que les piscines soient, toutes, transférées à l’agglomération car il s’agit d’une activité intéressant des habitants de plusieurs communes.
Le président de l’agglomération, Georges SIFFREDI estime au contraire qu’un budget prudent est nécessaire pour consolider les compétences transférées (sans toujours attendre l’unanimité des maires) et qu’il convient d’attendre la fin des études avant de lancer des programmes ambitieux. Tout viendra à son heure.
Une fin tonitruante
Un incident de séance a réveillé l’assemblée. Le président de l’agglomération a profité d’une de ces interventions pour s’en prendre nommément à Jean François HOMASSEL et critiquer son incohérence prétendue sans lui laisser le temps ni le droit de se défendre. (Georges SIFFEDI a estimé que le recours annoncé contre sa délibération de transfert partiel des conservatoires pouvait valoir pour toutes les délibérations ne concernant qu’une ville, car dit-il là encore toute la communauté n’en bénéficie pas. C’est évidemment un amalgame pour le coup vraiment incohérent).Le ton a monté et l’élu mis en cause, devant une telle pratique de la démocratie (c'est-à-dire autocratique et sectaire) a demandé, la stricte application de la loi face à des élus majoritaires. C’est pourquoi un vote au bulletin secret a eu lieu lors de la désignation des élus à la commission intercommunale pour l’accessibilité des personnes handicapées. Cette procédure de vote, beaucoup plus lourde que le simple vote à main levée a eu deux conséquences : la droite a décidé de ne faire aucune place à l’opposition pour la punir du vote secret ( pourtant légal) et le président Siffredi a pu aller fumer une cigarette avant le vote.
Le conseil devait aussi désigner les membres de la commission d’appel d’offre dans laquelle siège un élu de l’opposition. Ce vote, obligatoirement à bulletin secret, a permis de poursuivre la vengeance du président à l’encontre de l’élu antonien récalcitrant et de l’exclure de la commission.
Un vote sera sans doute nécessaire lors du prochain conseil. Voici une nouvelle démonstration de la conception très personnelle de la démocratie par cet élu UMP qui avait déjà repris il y a plus d’un an un autre élu de l’opposition en lui rappelant que les membres du conseil de l’agglomération ne sont pas élus mais désignés ce qui ne leur accorderaient pas les mêmes droits de parole.
Suite des échanges et des vengeances à Verrières-le Buisson fin mars 2007.
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