Le 14 février 2007, Citoyens à Antony, représenté à Antony s'est exprimé à la CAHB sur les orientations budgétaires. Il ne s'agissait pas, à ce stade du débat, de critiquer les propositions de la majorité mais d'apporter des idées constructives.
Voici la déclaration qu'a faite Jean François Homassel :
" Monsieur le Président, Monsieur le Rapporteur, Mes chers Collègues
L’heure n’est pas, lors de cette séance du conseil communautaire, à la confrontation des bilans et des chiffres, mais plutôt à une réflexion plus distanciée et plus constructive sur l’avenir de notre communauté.
Il paraît nécessaire à ce moment de la vie démocratique de notre assemblée de faire des propositions, d’esquisser les contours d’une action commune et, pourquoi pas, consensuelle.
Je trouve dommageable que le document qui nous est présenté soit un document très comptable, très gestionnaire, et pour tout dire sans véritable vision. Les projets pour 2007 que vous esquissez ne sont pas marqués du sceau d’une grande innovation, ni d’une importance forte et marquée, et je trouve que cela est dommage. Ainsi, votre document remarquablement détaillé reprend le bilan de l’année 2006 – ce qui ressort sans doute plus de l’examen d’un compte administratif- et esquisse des perspectives pour 2007 qui ne sont pas d’un relief très important puisque le lancement d’études ou la mise en place d’audit sont le plus souvent mis en exergue ou en valeur. Mais, au delà de cette critique légère de votre vision, ou plutôt d’une absence de vision, il paraît nécessaire de dire si il existe une autre approche.
La communauté que nous souhaitons, c’est celle d’un vouloir vivre en commun, et non une communauté défensive comme le préconise le maire du Plessis Robinson, dont le seul objectif dans l’adhésion a été de ne pas se faire aspirer par un autre EPCI. La communauté que nous souhaitons, c’est celle où nous avançons vers des buts communs, vers des ambitions collectives, et non une communauté réduite aux acquêts, dont les contours se dessinent au tribunal comme l’a souhaité le maire de Wissous.
A notre sens, la communauté d’agglomération des Hauts de Bièvre doit avoir trois traits : l’ambition, la lisibilité, la cohérence.
L’ambition, car nous avons la chance d’habiter un territoire francilien bourré d’atouts, pétri d’histoire, fort de ses talents. Elle doit se manifester au travers des projets de notre communauté, et nous ne pouvons manquer, une fois encore, lors de ce débat d’orientations budgétaires, d’indiquer qu’à notre sens il est nécessaire de mettre en place deux grands projets, un projet sportif et un projet culturel.
L’ubuesque histoire du Parc de la Grenouillère doit, avec notre EPCI, enfin prendre fin. Il est nécessaire, dans cette année 2007, de mettre en place tant avec le Département des hauts de Seine qu’avec le département de Paris, des négociations aboutissant à la mise en œuvre d’un projet d’investissement sur cet espace, qui est évidemment, géographiquement et naturellement d’intérêt communautaire.
La mise en place d’un complexe culturel à Chatenay, le succès des Gémeaux à Sceaux doivent évidemment être complétés par un troisième établissement, promis d’ailleurs depuis 1995 aux antoniens. Il s’agit du théâtre Firmin Gémier logé dans un halle provisoire qui date des années 60 et qui est peu digne d’une politique culturelle ambitieuse et volontaire.
L’ambition, c’est aussi une ambition en matière d’habitat et de développement durable que l’on peut décliner. En matière d’habitat, vous proposez une réflexion sur les besoins en hébergement d’urgence, et je sais, que tous ici, au delà des effets d’annonce et de la pression médiatique nous sommes sensibles à ce sujet. Pourquoi ne pas initier des projets novateurs comme ceux qui sont mis en place par exemple par la communauté d’agglomération Arc de Seine concernant des logements relais, situés entre le logement d’urgence et le logement social de droit commun, car il est important d’aider les différentes publics. En matière de développement durable, il nous paraît nécessaire d’aller plus loin que les légitimes efforts mis en place en matière de collecte des ordures ménagères. Notre communauté doit encourager à l’exemplarité notamment en mettant en place, au delà des conseillers du tri, un relais en matière d’énergie afin d’aider nos concitoyens à lutter à leur place contre l’effet de serre, et puis nous devons mettre en œuvre dans l’agenda 21, au delà de la pédagogie des mesures fortes. J’ajouterais, qu’à quelques mètres d’une OIN qui a des effets lourds pour la communauté d’agglomération, dont elle jouxte le territoire, nous devrions mener une réflexion et une étude sur les impacts que ce projet aura sur notre territoire en matière de transports, en matière de circulation, en matière également de réseau hydrogéologique, et partant en matière d’assainissement.
La visibilité, car pour faire de la communauté d’agglomération un acteur légitime, au delà de son efficacité, il faut qu’elle soit reconnue par les habitants comme un échelon qui ne soit ni superflu, ni inadapté. Au delà des réunions de l’ensemble des conseils municipaux avec le conseil communautaire qui montrerait le travail commun, et permettrait de croiser les expériences, il paraît opportun de développer une véritable communication pour la CAHB : cela passe notamment par la diffusion d’un journal qui montrerait nos réalisations comme le font les communautés voisines de Sud de Seine et d’Arc de Seine, et aussi par un site internet plus interactif, et plus ouvert vers la population. C’est un atout fort pour créer une forte légitimité pour notre communauté, légitimité qui serait encore renforcée par la mise en place d’instances participatives notamment dans le domaine des transports, où nous avons certes besoin d’expertise mais où le ressenti des populations est particulièrement important.
La cohérence, car la CAHB ne doit pas être fait de bric et de broc, et que notre destin commun ne peut pas être la somme des intérêts particuliers, parfois égoïstes des villes qui composent notre communauté. Ainsi, dans un souci de cohérence, il est nécessaire qu’en 2007, concernant la politique culturelle en matière de conservatoires, soit la CAHB intègre l’ensemble des écoles de musique dans son giron, soit elle retire la délibération du mois de décembre qui institue une double peine pour les contribuables de quatre des sept villes de l’agglomération. En effet, la situation absurde de considérer trois conservatoires dont aucun n’est une école nationale de musique et d’en laisser quatre autres dans le giron des communes permet évidemment à ceux qui critiquent parfois à juste titre l’intercommunalité de railler l’absence trop fréquente d'économies d'échelle.
En 2007, notre budget doit comprendre l’ensemble des écoles de musique ou aucune. En revanche, comment ne pas voir que les piscines sont naturellement, fréquentées de manière intercommunale. Toutes les communes de l’agglomération n’en sont par pourvues, ce qui rendrait encore plus cohérent le fait que cette compétence soit rattachée à la CAHB comme l’ont d’ailleurs fait là encore les communes voisines.
La cohérence, c’est enfin d’avoir en matière de transports en commun un réseau qui fonctionne de manière optimale s’appuyant à la fois sur l’offre de la RATP et sur l’offre du Paladin. Nous ne devons pas jeter le bébé avec l’eau du bain et dire que tout est mauvais dans le Paladin, mais il est sur qu’au delà de la refonte de certaines lignes décidées fin 2006 et dont nous attendons en 2007 la validation par le STIF, il est nécessaire, une fois que les chiffres réels de fréquentation seront connus, de mettre en œuvre qui sait certaines mesures de renforcement supplémentaires afin d’offrir un réseau encore plus cohérent.
Comme vous le voyez, à l’heure du DOB, il n’est pas le moment de contester des choix budgétaires, mais plutôt d’apporter des idées au débat dont il faut toujours espèrer qu’il apportera des réponses concrètes et fortes pour notre communauté."
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